18 novembre 2005

Kendo au pays des Kangourous


Partir travailler quelques mois en Australie, c’est une opportunité qui ne se refuse pas. Vous négociez les voyages pour la famille, vous repérez les dojos de kendo sur internet et vous bouclez les valises.

Le Melbourne Budokai vient de fêter ses 30 ans. L’entraînement – kendo, iado, naginata, jodo – a lieu dans le superbe Kenshikan dojo.
Vous arrivez au dojo en traversant le Flagstaff Garden. A la tombée de la nuit, ce petit parc urbain se peuple d’opossums… vous êtes donc bien en Australie.

Melbourne, c’est une diversité d’origines et de cultures.
Après l’exclusivité britannique («Bring a Brit»), l’immigration s’est élargie : italiens, hollandais, asiatiques… Attachés à leur citoyenneté australienne récente ou de plusieurs générations, les Melbournians tiennent pourtant volontiers à vous préciser leur origine.

Cette diversité se retrouve dans le dojo. Diversité d’âges et de grades aussi. Mais les quelques différences culturelles que vous avez constatées s’évanouissent en revanche à peu près complètement dans le kendo.


L’échauffement est martial. Un vigoureux « Hai » ponctue chaque indication donnée par le sempai. Parfois entre deux keiko, un pratiquant s’écarte pour aller massacrer un mannequin en armure. L’accueil est chaleureux.
Jo-gei buri, naname, haia suburi pour la mise en train. Une pratique fréquente des ki-hon.
La sempai, Claire Chan, guette la moindre faute. Rigoureuse et exigeante dans la pratique. Souriante une fois le men posé.

Peter Schwarcbord - 6ème dan, notre sensei - rappelle les bases avec une patience infinie (paper board à l’appui, si besoin est). Puis, on met le men et on passe aux choses sérieuses. De temps à autre, la séance complète est consacrée aux katas, sous l’œil attentif de Sumitake Nagae sensei. Il corrige la position d’un kamae. Il revient inlassablement sur les distances et rappelle les enseignements de son propre sensei « une feuille de papier entre le kensen et la tête de l’adversaire »...

Une large place est donnée aux keiko. Vous pratiquez avec tous, en essayant de donner le meilleur de ce que vous pouvez. Quelques mens retentissants. A la mesure de la nature australienne.

Après le dernier kiri-kaeshi et le salut, l’entraînement n’est pas terminé.
On se rassemble autour du sensei pour le debriefing : conseils, axes de travail pour les prochaines pratiques.
Puis, on reprend le shinai pour les derniers naname buri.

C’est une superbe expérience que l’accueil du Kenshikan et le plaisir de croiser le shinai à l’autre bout du monde.
Dominique Girard.

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